C'est presque l'hiver, les journées sont plus courtes et les nuits plus longues. Mes journées sont longues et mes nuits courtes. J'avance de travers, j'avance de côté de points d'abscisses éloignées et d'ordonnées proches. J'attends des lettres et mes maux croissent doucement comme le volume des océans dans ce millénaire. Le souffle du vent, vient comme un intrus bousculer le silence de la pièce sombre dans la quelle ma veilleuse éclaire le clavier gris aux lettres noires.

Libération, ce mot quotidiennement affiché sur les kiosques, quand viendras-tu libération ? Quand sonneras-tu la fin du match, la fin du jeu, la fin ? Je pousse des portes, je pousse des cris, je pousse les arbres des paumes de mes mains, ils résistent et je feins de ne pas avoir mal. Seule les feuilles tombent, elles aussi ont froid.